Editorial
Seit einundzwanzig Jahren geniessen und bauen die Besucher und Besucherinnen, Badegäste, Bands und die freiwillige Helferschaft an der familiären und entspannten Atmosphäre der Bad Bonn Kilbi. Nicht nur unsere berühmten Gäste, auch wir profitieren von der exotischen Ruhe auf dem Land. Trotzdem kam aufgrund von persönlichen und freundschaftlichen Kontakten die Idee, mit Lieblingsveranstaltern aus Zürich die 'Kilbi' in die grosse Stadt ziehen zu lassen und gemeinsam mit dem Moods und dem Exil ein Festival zu organisieren. Nicht mehr und nicht weniger. Am 9./10. Dezember verbindet der Anlass 'Kilbi im Exil' die beiden einander gegenüber liegenden und doch ganz unterschiedlichen Clubs mit dem Bad Bonn. Die Suche nach neuen Herausforderungen? Macht das ganze Sinn? Bauern in der Stadt als Integration? Oder einfach noch mehr Mist in Zürich?
Alles Fragen, die wir mit glaubwürdigem, ernsthaftem Programmieren zu beantworten versuchen. Es ist schwierig, jeglichem Affentheater im Showgeschäft auszuweichen, trotzdem bevorzugen wir es, mehrheitlich mit ausgewählten Partnern zu arbeiten. Nur so kann ein Vertrauen zwischen Veranstaltern, Publikum und Artisten heranwachsen. Diese Art von Programmieren ermöglicht, schon gesehene KünstlerInnen immer wieder zuerleben und deren Entwicklung zu verfolgen. Immer wieder Neues zu suchen hat auch etwas Konservatives. Passend dazu die Auswahl der Bekanntgabe des Programms: der RecRec Laden von Veit. Eine Insel, auf der spannende Geschichten aus der Musikwelt von Angesicht zu Angesicht erzählt werden.
Zwei Figuren stehen ganz klar im Mittelpunkt des Festival Line-ups. Der legendäre US-amerikanische Avantgarde-Komponist Glenn Branca und Thurston Moore, der Leader von Sonic Youth. Moore war im Jahre 1980 Mitglied von Glenn Brancas Ensemble und spielte mit ihm auch einige seiner ersten Symphonien ein. Anlässlich der Schweizer Premiere wird Branca sein Ensemble zum Stück 'The Ascension' dirigieren. Thurston Moore kommt ausnahmsweise mit Ruhigem daher. Gemeinsam mit Beck hat er eine Folkplatte aufgenommen und bei Matador Records veröffentlicht. Aber man hört keine Folksongs, sondern wie gewohnt eigenartig gestimmte Gitarren, Harfen, Fiedeln und bizarre Texte über Sonic Youth artigen Soundflächen. Ein weiterer Höhepunkt wird die Show vom ehemaligen Denker, Gitarristen und Sänger der New Yorker Band Battles. Auch Tyondai Braxton spielte schon in Glenn Brancas Gitarrenarmeen. Im September veröffentlichte er sein Album auf Warp Records. Nun reist er für eine Soloshow mit seinem Orchester von Effektgeräten an. Das Publikum wird einige Links zu anderen grossen Namen der komponierten Musik machen. Ebenfalls mit Branca und Moore zu tun hatten Jad Fair und Sarah Lipstate aka Novellers. Die Lo-Fi Legende Jad Fair ist Mitbegründer von Half Japanese und er ist bekannt für seine Zeichnungen und genialen Scherenschnitte. Soviel zur Familiengeschichte des Festivals.
Zu den grossartigen Neuentdeckungen gehören Buke and Gass, Za! und Dillon. Bluesig, psychedelisch, unerhört klingen Buke and Gass. Das Duo aus Brooklyn kreiert einen total neuen Sound auf selbstgebauten Saiteninstrumenten. Das katalanische Zweimannorchester Za! spielt 7 Instrumente: Kalimba, Gitarre, Sampler, Stimme, Keybord, Schlagzeug und Trompete. Aus afrikanischen Beats, Free Jazz, Noise, Math Rock, Dadaismus und Balinesischen Polyrythmen machen sie Worldmusic für noch viel später! Galten als die grosse Entdeckung des letztjährigen SXSW oder Primavera Festivals und werden mit ihrer Wahnsinns-Performance manchem die Socken ausziehen. Chanson, Pop, Techno und digitales Surren. In der Mitte schwebt die variantenreiche Stimme der Berlinerin Dillon. Und sie begleitet sich am Klavier. Leise Musik zum laut hören. BPitch Control hat ein starkes Pferd in den Stall gestellt. Zwei weitere grossartige junge Frauenstimmen kommen von Pony Del Sol und Jibcae aus der Romandie.
Inmitten von schrägen Sounds und Disco hat sich eine Schönheit der Berliner Kleinkunstszene eigebettet. Meret Becker präsentiert ihr neustes Musiktheater. Eine Bühne voller Instrumente und Kuriositäten. Ein abwechslungsreiches Programm beinhaltet alles von der Coverversion von Beth Gibbons bis zu Stücken von Brecht/Weill. Ein Hauch Kreuzberg im Moods für Zürich und seine Kilbi-Besucher.
Es wird nicht nur für den Kopf musiziert, sondern auch den Dancefloorheroes wird einiges geboten. Mister Pantichrist Robert Butler stellt vor. Sein neustes Projekt heisst The Shit, und es geht ab in der Garage. Je einfacher der Rock aus wenigen Akkorden, um so grossartiger die Stimmung. Ein idealer Start ins Late-Night Programm. Und sonst noch Bewegung mit den Beatmastern Feldermelder, Bit-Tuner, der Discomaschine Rizzoknor, den DJs Kalabrese, Trottles Of Dead, Solange La Frange, Aeed und Party, Party, Party. Das Ganze wird gespickt mit zusätzlichen Überraschungen im In- und Outdoor- und Souterrainbereich. Performance oder was zu Essen und herzliche Gesprächsrunden zwischen Kilbibesuchern von überall.
In diesem hippen Quartier der Stadt darf die Unterhaltung ruhig (lärmig) mal etwas düsterer, ungeleckter daherkommen. Langeweile ist genügend vorhanden und funktionieren tut alles zu gut genug. Und dieses Programm mit viel New York passt nicht schlecht nach Züri, oder? Ob alles mit richtigem Mist zu und her geht wird sich weisen.
Kilbi Im Exil, oder die popmusikalische Folklore im urbanen Rahmen ohne Kühe. Da Moods!
Bad Bonn
Daniel Fontana
Editorial (français)
Depuis 21 ans, les visiteurs, les baigneurs, les groupes et les bénévoles apprécient et construisent l'atmosphère familiale et détendue de la Bad Bonn Kilbi. Il n'y a pas seulement nos invités célèbres mais aussi nous-mêmes qui profitent de la tranquillité exotique de la campagne. Néanmoins, des liens personnels et amicaux nous ont donné l'idée de collaborer avec nos organisateurs de concerts préférés à Zurich et de laisser la «Kilbi» faire un petit tour de ville, donc d'organiser un festival ensemble avec les deux clubs Moods et Exil. Ni plus ni moins. Le 9 et le 10 décembre, l'évènement «Kilbi en exil» liera au Bad Bonn ces deux clubs zurichois qui sont quasiment voisins et néanmoins différents. La recherche de nouveaux défis? Y a-t-il un sens à tout cela? Des agriculteurs qui essayent de s'intégrer en ville? Encore une affaire de fumier à Zurich?
Des questions auxquelles nous essayons de répondre avec une programmation crédible et sérieuse. Il est difficile d'échapper à tous les singeries dans ce show business, mais nous préférons quand-même de travailler avec des partenaires de notre choix. C'est la seule façon de maintenir un climat de confiance entre les organisateurs, le public et les artistes. Cette façon de programmation permet de revoir des artistes à plusieurs reprises et de poursuivre leur carrière – car s'intéresser uniquement aux tendances du moment est aussi un acte conservatif. C'est en plus un lieu de confiance que nous avons choisis pour communiquer le programme: la boutique RecRec de Veit Stauffer. Une île où l'on se raconte des histoires passionnantes sur le monde de la musique, face à face.
Deux invités sont clairement au centre du line-up de ce festival. Glenn Branca, compositeur avant-gardiste américain légendaire, et Thurston Moore, la tête de Sonic Youth. En 1980, Moore faisait partie du Glenn Branca Ensemble et enregistrait avec lui certaines de ses premières symphonies. A l'occasion d'une première suisse, Branca sera le chef d'orchestre de son ensemble pour la performance d'un nouveau morceau, «The Ascension». Moore – une fois n'est pas coutume – présente un projet plutôt calme. Il a enregistré un disque folk avec Beck, sorti chez Matador Records. Parcontre on n'entendra pas des chansons folkloriques mais comme d'habitude des guitares étrangement accordées, des harpes, des violons et des paroles bizarres sur des couches sonores à la Sonic Youth. Un autre point fort sera le concert de l'ancien penseur, guitariste et chanteur du groupe new-yorkais Battles. Tyondai Braxton a lui aussi déjà joué dans les armées de guitares de Glenn Branca. En septembre 2009, il a sorti un album sur Warp Records. Cette fois, il viendra pour un show en solo avec un orchestre d'outils d'effets. Le public fera le lien avec d'autres grands noms de la musique composée. Ont également eu affaire à Branca et Moore: Jad Fair et Sarah Lipstate aka Novellers. Jad Fair, légende du lo-fi et membre fondateur de Half Japanese, est aussi connu pour ses dessins et ses silhouettes géniales. Voilà pour l'histoire familiale du festival.
Les grandes découvertes incluent Buke and Gass, Za! et Dillon. Bluesy, psychédélique, inouï – voici le son de Buke and Gass. Le duo de Brooklyn réussit à créer un son totalement nouveau sur des instruments à cordes auto-construits. Les deux hommes-orchestres catalans de Za! maîtrisent 7 instruments: kalimba, guitare, samplers, voix, claviers, batterie et trompette. A partir de beats africains, de free jazz, noise, math rock, dadaisme et de la polyrythmie balinaise il font une world music pour beaucoup plus tard! Grande découverte du dernier SXSW ou Primavera Festival, ce groupe bousculera le public avec sa performance étonnante. Chanson, pop, techno et buzz numérique. Et au milieu de tout cela plane la voix protéiforme de la berlinoise Dillon. Et elle s'accompagne au piano. De la musique calme à écouter à haut volume. BPitch Control a placé un cheval fort dans l'écurie. Deux autres jeunes voix féminines magnifiques – Pony Del Sol et Jibcae – viennent de la Romandie.
Bien niché parmi tous ces sons déjantés et tout ce disco se trouve un bijou de la scène de cabaret de Berlin. Meret Becker présente son dernier théâtre musical. Une scène pleine d'instruments et de bibelots. Un programme varié qui passe d'une reprise de Beth Gibbons jusqu'aux chansons de Brecht / Weill. Une petite touche de Kreuzberg au Moods, pour Zurich et pour les visiteurs de la Kilbi.
Il n'y a pas que de la musique pour la tête, les héros du dancefloor en auront aussi pour leur compte. Monsieur Pantichrist Robert Butler nous introduit à son nouveau projet The Shit, et c'est du grabuge dans le garage. Un rock simple avec un minimum d'accords qui mettra un maximum d'ambiance, et un départ idéal pour le programme nocturne. On bougera avec les beat-masters Feldermelder et Bit-Tuner, la machine à disco Rizzoknor, les DJs Kalabrese, Trottles of Dead, Solange La Frange, Aeed et party, party, party. Le tout sera truffé de surprises additionnelles à l'intérieur, à l'extérieur et au sous-sol. Performance, gastronomie et des conversations animés entre les visiteurs venus de partout.
Dans ce quartier branché de la ville, une forme de divertissement un peu plus sombre, un peu moins léché ne fera pas de mal (aux oreilles). L'ennui ne manque pas dans les environs et tout fonctionne toujours un peu trop assez bien. D'ailleurs ce programme avec tant de New York colle comme un gant à Zurich, non? Nous verrons bien si c'est une affaire de fumier ou un coup fumant...
Kilbi en exil, ou le folkore de la musique pop dans un contexte urbain sans vaches. Da Moods!
Bad Bonn
Daniel Fontana
